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Bertrand Faure

La singulière caravane à terrasse   Les caravanes Bertrand Faure avaient leur siège à Puteaux dans les Hauts de Seine (92). Cette marque est née en 1965 et semble avoir disparu dès 1967. Elle proposait des caravanes

La singulière caravane à terrasse

 

Les caravanes Bertrand Faure avaient leur siège à Puteaux dans les Hauts de Seine (92). Cette marque est née en 1965 et semble avoir disparu dès 1967. Elle proposait des caravanes « à terrasse » destinées à être tractées par des voitures de petite cylindrée. La coque était en polyester ce qui assurait la légèreté et si elle était petite en ordre de marche (2,5 m à 3,5 m suivant les modèles), à l’étape la face avant et/ou arrière s’abaissait doublant voire triplant le surface de la caravane. Le « baldaquin » constitué par une toile étanche était repliable et permettait de se mettre au soleil depuis la terrasse ou fermé, constituait une chambre de deux lits.

 

 

Deux modèles étaient commercialisés et avaient pour nom « V 550 » et « W 600 ». Ces noms « peu sexy » avaient une signification, le V désignant la simple extension et le W, la double extension. 550 et 600 indiquaient la longueur hors-tout de la caravane dépliée.

 

Qui est ce Bertrand Faure qui vantait dans ses publicités « un grand industriel » qui pour la première fois « repense complètement l’art de vivre en loisirs » ?

 

Pour commencer, absolument rien à voir avec le camping-caravaning…
L’entreprise de monsieur Bertrand Faure est née en 1914 à Levallois-Perret. Peu avant le début de la Première Guerre Mondiale, il avait racheté un atelier de sièges pour les tramways et le métro parisien. Il se tourna ensuite vers la sellerie pour avions et automobiles. En 1920, l’usine s’installe à Puteaux. Les établissements Bertrand Faure SARL naissent officiellement en 1929.

 

Au milieu des années 60, Bertrand Faure alors âgé et dont le fils Gérard dirige maintenant l’entreprise s’intéresse aux caravanes. Christian Sterckeman, dans son livre le décrit comme « Très industriel parisien, élégant, portant une fine moustache blanche. Il accueille ceux qui pénètrent dans son bureau sous le portrait dédicacé du Général de Gaulle ». Selon lui, l’entreprise Bertrand Faure était alors très spécialisée dans la sous-traitance automobile, ce qui la rendait très dépendante de quelques de quelques gros clients. Il se diversifia notamment avec la fabrication des matelas « Epéda » qui fut florissante puis se tourna vers la caravane dont les ventes augmentaient alors chaque année.

 

Une comète dans le ciel des constructeurs de caravanes…
C’est le fils, Gérard, qui aurait demandé à ses collaborateurs de concevoir une caravane. Ce fut un certain Monsieur Brun, ancien responsable de chez Digue et fondateur de l’éphémère marque Traeler qui mit au point un combiné mi-dur mi- toile avec l’aide de Georges Christin, un ingénieur de chez Faure.

 

Il semble que la mise au point fut difficile, du fait de l’articulation des terrasses et des capotes dont l’étanchéité n’était pas idéale et coûta beaucoup.
Cette caravane avait aussi l’inconvénient de mixer le dur et la toile, ce qui pouvait justement faire fuir les campeurs autrefois attirés par la tente ou les caravanes pliantes en toile et qui souhaitaient opter pour le « rigide ». L’aventure fut donc éphémère et prit fin dès 1967 semble-il malgré les 41 concessionnaires listés dans un Caravaning de mai 1967.

 

Fin 66, la société Bertrand Faure rachetait le numéro 2 français de la caravane, Sterckeman laissant certainement tomber cette malheureuse expérience commerciale.

 

Ces caravanes sont très rares sur les sites de vente et nous ne connaissons je crois que celle de Jean-marc Sourisse, actuellement en vente dans les petites annonces du site RCCF.

 

Christophe Leroy

 

 

Sources :
Site Digue Dingue Dong
Christian Sterckeman, La Belle aventure des caravanes Sterckeman, La Voix du Nord éditions, 2005
Caravaning de 1966, n°129
Plein feu n°4 spécial caravanning 66

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