Tesserault
Une histoire qui commence avec les gens du voyage Article réalisé par Vincent Philippon à l’aide du site Tesserault http://www.tesserault.com/ créé par Michèle Gonnaud, Christophe Paymal et Guillaume Herbaut ; et d’un article de "Le Caravanier"
Une histoire qui commence avec les gens du voyage
Article réalisé par Vincent Philippon à l’aide du site Tesserault http://www.tesserault.com/ créé par Michèle Gonnaud, Christophe Paymal et Guillaume Herbaut ; et d’un article de « Le Caravanier » en 1976.
A quoi tient la création de la première caravane Tesserault ? Tout simplement au hasard du passage imprévu d’un gitan de classe qui s’intéressa au matériel du carrossier Paul Tesserault, et lui demanda, par caprice, de lui réaliser un « Camping » dans un style différent de celui des roulottes que possédait la grande famille gitane à laquelle il appartenait.
C’était à Poitiers dans la Vienne, en 1945, c’est-à-dire au tout début de cette période d’après-guerre qui allait bouleverser les mœurs et la façon de vivre. Paul Tesserault qui avait été, depuis 1920, ouvrier-charron puis carrossier, avait déjà expérimenté la technique en réalisant en 1942 une première caravane en bois puis, en 1944, un modèle en métal.
C’est donc de façon artisanale que cette première caravane fut entreprise avec hésitation certes, mais fut réussie.
De part les prémices de ce produit, le premier modèle put être reproduit et amélioré à une très petite échelle de production. Ces caravanes se remarquèrent chez les gens du voyage, et bon nombre devinrent clients de la maison Tesserault en tant qu’utilisateurs de la caravane « Habitation », qui répondait à leurs goûts et à leurs besoins.
Ce n’est qu’une dizaine d’années plus tard qu’apparut une faible minorité de clients parmi les représentants, les artistes, les enseignants et certains retraités, qui adoptèrent la caravane, idéale pour les vacances. C’était l’époque de la remorque de tourisme, déjà proposée par de nombreuses autres marques françaises. Chez Tesserault, les formes étaient alors ovoïdes.
Au début des années 60, la mode passe aux caravanes plus « cubiques ». Dans sa nouvelle usine (dont les bâtiments existent encore aujourd’hui), Tesserault propose une gamme « arrondie » ou une gamme « cubique » au choix du client. En 1961, les prix indiqués comprennent notamment la fourniture et la pose de l’attelage de la voiture et Tesserault est l’un des premiers constructeurs à avoir créé un service après-vente. A l’époque, les caravanes sont construites en tôle électro-zinguée avec caisse autoportante.
Assez rapidement, les caisses « carrées » prennent le dessus et seront finalement les seules proposées (les clients les trouvant plus logeables et plus modernes). Le type A2 (4m20) sera le plus vendu. Le toit restera à 3 pans jusqu’en 1964 pour finir totalement plat.
Même si les intérieurs en formica sont de plus en plus demandés, on trouve de très nombreuses Tesserault qui conservent jusqu’à la fin des années 60 un intérieur bois chaleureux.
De la plus petite à la plus grande : si la gamme standard commence à 3m40 pour finir à 5m (dans les années 67 et 68), Tesserault a toujours proposé à ses clients de construire des modèles sur demande comme une 7 mètres. A la même époque, les modèles à partir de 4m50 peuvent être équipés de freins hydrauliques et 3 types de suspensions sont proposées : essieu droit (lames de ressort avec amortisseurs), essieu Soupljef ou Jef-air (gonflable) : le tout sans augmentation du prix.
Au tournant des années 70, les aménagements bois disparaissent et les caravanes Tesserault sont construites en aluminium ce qui leur permet de s’alléger et de gagner en modernité. Le dernier modèle présenté date du milieu des années 70. En 1975, Tesserault produisait 4100 unités, se plaçant en 4ème position sur le marché français. Les caravanes Tesserault seront encore construites pendant plus de 10 ans avant de disparaître comme beaucoup d’autres.
Plaquette de 1964 :