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M Maillet, Le génie du polyester   Les caravanes Maillet ? Avez-vous déjà entendu de ces caravanes en polyester construites dans le Pas-de-Calais à Chocques ? Il serait pourtant réducteur de ne voir en Monsieur Jean Maillet (

M Maillet, Le génie du polyester

 

Les caravanes Maillet ? Avez-vous déjà entendu de ces caravanes en polyester construites dans le Pas-de-Calais à Chocques ?
Il serait pourtant réducteur de ne voir en Monsieur Jean Maillet ( décédé le 15 mars 2012 à 82 ans) qu’un constructeur de caravanes. C’était en effet un homme passionné par la création qui chaque jour ou presque dessinait des objets de la vie quotidienne, chaises, tables, cabines douche, lavabos … qu’il faisait ensuite réaliser en polyester, sa matière de prédilection.
D’où lui vient cette passion pour la création et la matière ?
M Maillet est au départ tailleur d’habits. Au retour de ses vacances en 1962, il s’amusa à dessiner une caravane qu’il réalisa en bois. Appelée « La 100 000 clous » par ses ouvriers. L’époque est favorable à la caravane dont la production nationale grimpe chaque année. Quelle pourrait être sa griffe sur ce marché où se bousculent les petits constructeurs mais où déjà quelques uns se démarquent en terme de production comme Sterckeman dans la région ? Il s’intéresse au polyester au début des années 60, matière malléable et qui permet donc de jouer sur les formes, solide, légère et facile d’entretien. Il commence donc par se renseigner à CDF Chimie, à Mazingarbe qui produit de la résine de polyester et se situe à quelques kilomètres de sa ville.
La production de caravanes débute dans la foulée. A la foire de Paris, il expose ses premières réalisations. Les commandes affluent et dès lors l’activité de production de caravanes va être soutenue jusqu’au milieu des années 80 où elle est dépassée par la production des camping-car. Au milieu des années 70, l’entreprise compte jusqu’à 40 ouvriers qui produisent une vingtaine de caravanes par mois dont des petites caravanes pliantes pour la société Caradal.
Les caravanes Maillet sont caractérisées par une monocoque 100% polyester dont nous avons vu l’intérêt. Par contre leur prix est en moyenne 30% plus cher que la concurrence. La ligne s’inspire en partie des voitures américaines de l’époque.
Les modèles étaient généralement bicolores, la partie basse de la caravane teinte dans la masse avec un choix de 26 teintes proposées en 1969, comme l’indique une affiche publicitaire. La caravane était moulée en 2 parties, la basse étant plus large que la haute.

 

 

Au début des années 70, les modèles étaient dotés de toits semi-relevables assurant une climatisation très agréable l’été, d’une porte fermière. Les vitres panoramiques à l’arrière en plexiglass simple vitrage furent au départ réalisées par M Maillet lui-même. Il se rendait chez son frère boulanger à 3 km de Chocques et se servait du four pour chauffer et plier le plexi. A la fin des années 70, ces vitres panoramiques (au choix bleu, fumées ou transparentes ) sont remplacées par des vitres plus simples mais double vitrage construites par Parapress au Luxembourg ). Autre détail concernant l’aménagement intérieur, l’utilisation de skaï capitonné sur les parois des portes ou de la penderie.
Le châssis était maison. Il s’agissait d’un timon central en tube d’acier. Les traverses et les longerons en profil à froid étaient soudés à froid électriquement, le tout noyé dans du polyester à l’intérieur de la coque. Il était doté d’un essieu de la société Paillard, basée à Vaux le Penil dans la Seine et Marne ( 77 )
Les caravane prennent pour nom celui de son fils ( Eric I, II, III suivant la taille) ou celui d’une fille d’amis ( Sylvie ) grand modèle de 8 mètres. Elles plaisent, preuve en est l’adoption de ces caravanes par les cirques Amar et Bouglione qui lui assurent une belle publicité. Joseph Bouglione, qui devient un ami, logeait dans une Eric III. M Maillet réalisera même les tabourets servant au spectacle des éléphants. Les autres clients fidèles étaient les enseignants et les gens du voyage.
L’entreprise disposait de 3 corps de bâtiments, un de 400 m2 pour la confection des parois en polyester, l’autre de 800 m2 pour l’assemblage et le dernier qui servait à la confection des coussins, des auvents et de la moustiquaire de toit.

 

La gamme
Eric I : 3,20m sur 1,95m / 420 Kg – 2,3 et 4 places
Eric 1 Junior : 3,70m sur 1,95m / 540 Kg – 4 et 5 places
Eric II : 4,30m sur 2,20m/ 680 Kg – 4 et 5 places
Eric III : 5,30m sur 2,20m / 780 Kg – 4 et 5 places
Sylvie II : 6,30m sur 2,20m / 1250 Kg – 5 et 6 places
Sylvie III : 7,20 m sur 2,20m / 1450 Kg – 5 et 6 places

 

D’autres caravanes naissent de l’imagination de M Maillet. Dans les années 80, il propose un modèle en pièces détachées, la « Tigre ». Il s’agit d’un modèle unique de 3,70 m pour 2 à 4 personnes, d’un poids de 540 Kg. Le lit de 2 personnes était escamotable dans le toit. Ce modèle pouvait aussi être mis hors châssis et servir donc de bungalow !

 

Il construit également un modèle pour les 4X4. En 1989, c’est la création du Rando-car. C’est une cellule attachée à la voiture par la boule d’attelage et par une attache sur le toit. Elle est solidaire à la voiture et permet des manœuvres aisées.

 

Un peu plus tard, c’est un autre modèle, La Marathon ( 3.90m / PTAC 790 Kg ) qui reprend un aménagement réalisé autrefois pour les caravanes Faure (Escargot n°69 ) avec un panneau arrière qui s’abaisse à l’étape et se convertit en chambre à lit double.

 

 

Il réalise également un bateau, le « Houseboat » dont on reconnaît la ligne de ses caravanes. Beaucoup de ses créations restèrent des prototypes ou furent diffusés de manière confidentielle. Mais ce constructeur a toute sa vie privilégié l’autofinancement à l’emprunt ce qui est assez remarquable mais limite aussi probablement le développement de la production.

 

M Maillet s’est aussi tourné vers 1973-1974 dans la construction de Camping Car. Il reprit la ligne de ses caravanes qu’il adapta à des Peugeot J7 /J9, Estafette, Saviem…. Les clients choisissaient la base, un plancher cabine qui était rallongée par Durisotti près de Lens, puis Maillet réalisait la carrosserie, jusqu’à la cabine si le client le désirait. Là encore, l’influence américaine est présente, la calandre étant moulée sur une voiture américaine. Un pare-brise de bus ou de camion était adapté suivant les modèles.

 

Souvent les clients venaient chez Maillet car ils avaient des exigences particulières et le polyester rendait possibles ( ou presque ) toutes les fantaisies possibles, niveau aménagement et formes. Un soir arriva un client dubitatif concernant l’emploi de cette matière. M Maillet prit alors une masse et donna un coup énergique sur la porte d’un camping-car en cours de réalisation. Le peu d’effet sur celle-ci emporta sa décision. Il réalisa un camping-car spécialement pour une personne handicapée, l’arrière ayant alors une grande ouverture et une plate-forme pour y accéder. D’autres clients demandèrent une isolation grand froid et pour un autre ce fût un éclairage 12 V / 220 V avec le choix de 3 couleurs possibles… Les fils furent bien plus nombreux que d’habitude…
L’activité se poursuivit jusqu’en 2005 mais sous la forme de vente d’accessoires de caravanes.
Un grand merci à Madame Réjane Breuvart, secrétaire chez Maillet depuis 1978 et qui a eu la gentillesse de me recevoir à plusieurs reprises pour témoigner de l’aventure Maillet et de son expérience. Merci également à Monsieur Daniel Loison, employé de nombreuses années, dont les anecdotes ont enrichi cet historique.

Autres sources :
Blog Scoot’toujours : http://scoot-toujours.over-blog.com/categorie-11837492.html
Franck et Sylvie Méneret, Caravanes de France et d’ailleurs, E.T.A.I

contactrccf@laposte.net

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5 Commentaires
  • imbrea 6 août 2018

    J’ai une maillet erik 3, si ca intéresse quelqu’un???

    • Paradis 24 août 2018

      Vous la vendez ? Dans quelle région êtes vous ?

    • Paradis 26 août 2018

      Bonjour, vous la vendez ? Dans quel coin êtes vous ?

  • Telliez Julien 14 juin 2019

    Bonjour avez vous des photos de l’intérieur, je recherche la table car dans la mienne elle y est plus

  • Roger et Marie-Léa Warin - Mathy 1 septembre 2019

    Je cherche les baguettes chromées qui ornaient les flancs et l’arrière.