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La Tortue

Cet article a été réalisé à partir d'articles de presse et du précieux témoignage de monsieur DE VINCK, l'un des fils du créateur de la marque La Tortue, avec lequel j'ai correspondu.   [robo-gallery id="3665"]   La première "La

Cet article a été réalisé à partir d’articles de presse et du précieux témoignage de monsieur DE VINCK, l’un des fils du créateur de la marque La Tortue, avec lequel j’ai correspondu.

 

 

La première « La Tortue » a été créée dans les années 1952, une caravane, un peu pour partir soi-même en vacances, un peu « pour voir ». Elle était parquée dehors dans la rue du village et a intéressé un passant qui l’a acquise, avec tous les défauts de « bricolage » : construction non métallique, sauf le châssis…

 

Une seconde –améliorée- a été construite sur le même modèle en « œuf » à l’atelier de Zonnebeke, près d’Ypres et rebelote, vendue. L’idée a germé de commencer à faire de la publicité et d’exposer dans un premier « salon des vacances » à Bruxelles : ventes, vu peut-être l’originalité et sans doute la qualité de construction des caravanes, vu ce que produisait la concurrence, et la publicité naturellement.

 

Un modèle plus moderne, tout métal, a été conçu toujours dans une forme ronde, déjà avec des idées nouvelles mais sans inventions importantes. Quelques une de ces caravanes se sont retrouvées dans un camping à Bredene, près d’Ostende où tous les campeurs possédaient une Tortue de cet ancien modèle (si je me souviens bien, ils étaient au moins 15 à 20 !!).

 

 

Ensuite, un tout nouveau modèle a été dessiné suivant un « modernisme » à toute épreuve, avec un bon nombre d’innovations importantes, une ligne fluide, un toit ouvrant pour évacuer la chaleur en été, des volets métalliques, un grand coffre arrière s’ouvrant comme un coffre de voiture, etc … un nouveau concept donc.

 

L’atelier de Zonnebeke s’avérant trop petit, mal équipé, mal situé, mon père et son associé Gekière ont acquis un terrain au sud de la ville d’Ypres et y ont construit une usine digne de ce nom en 1962-63, je pense.

 

 

Les caravanes ayant une excellente réputation – on peut dire que c’était des Notin Belge – le bouche à oreilles des clients, les salons à Bruxelles mais aussi en province ont fait de la firme une pretite indsutrie, produisant bon an mal an quelques centaines de caravanes de divers modèles, dont les « petites » Minorca, les « petites moyennes » Corsica, puis « les plus grosses » Mallorca. La gamme était complétée par la longue Capri, superbe et très confortable, montée sur 2 essieux – il fallait déjà une américaine pour la tracter ou une allemande – et par la Clipper, encore allongée et qui était surtout commandée par les gens du voyage.

 

 

La Tortue avait des agents en Hollande, en Allemagne, au Luxembourg et un peu avant la fermeture (le gérant M De Vinck décédant en 1966) un agent Français, M Picavet.

 

Ce dernier étaitinstallé dans le Nord et cet agent promettait pour la France, car il était très dynamique et enthousiaste. Hélas, M Picavet avait placé une commande de lancement de 20 Tortue. Cette année-là, le ministre Giscard d’Estaing a gelé les crédits pour plusieurs mois, ce qui a entrainé pour les clients potentiels français un blocage complet d’achat, surtout à « l’étranger » : commande annulée !

 

C’était le début de « la crise » (déjà !!). La mesure du ministre des finances Giscard a aidé à prendre la douloureuse et fatale décision de fermer l’usine.

 

Les héritiers de Vinck, deux frères, n’ont pas pu tenir très longtemps vu la mauvaise situation économique. Le style de caravane de grand luxe se vendait ausi de plus en plus mal, avec la concurrence de la production populaire, les Belges Dereu, Constructam, les allemandes Tabbert et Wilk, les italiennes, sans parler des françaises avec Digue ou Caravelair…

 

Un petit modèle « populaire » aux formes simplifiées et plus économique à construire fût créé en désespoir de cause en 1969 pour tenter de conquérir une nouvelle clientèle et de conserver en vie la firme. Le prototype ne fût même pas vendu, sauf lors de la liquidation de l’usine en 1970/1971.

 

L’usine fut donc fermée en 1970.

 

Il est amusant de constater qu’un bruit a couru un moment, prétendant que les frères s’étaient sapérés suite à une mésentente et que l’un des deux avait fait une « copie » des caravanes en s’installant de l’autre côté de la rue. C’est un parfait bobard assez drôle par ailleurs.

 

En fait, un garagiste, M Billod (ou Billaut) qui a décidé de se mettre lui aussi à la construction de caravanes. Ce monsieur a copié exactement le coffre arrière des Tortue. Mon père a photographié l’objet du délit (car les détails important des caravanes Tortue Mercury étaient déposés en Suisse pour les brevets) et a porté plainte pour plagiat (bien avant son décès en 1966 par conséquent. Le procès a été gagné et M Billot a du changer son coffre. Très peu de caravanes Billot ont été mises sur le marché et l’atelier du plagiaire a été fermé rapidement.

 

 

Un autre fait intéressant est la commande de 15 « monstres » hors série pour la Guinée, en Afrique de l’ouest, pour loger le personnel utilisé à la construction d’un port en eau profonde (Conakry ?), suivi de 11 autres « monstres » de plus de 10m de long pour le président Mobutu au Zaïre avec climatiseur (dans les années 60 !!), etc … Ces mobil homes (roulants) étaient équipés en salles de conseil des ministres zaïrois et l’une d’elles possédaient son appartement présidentiel.

 

Un petit modèle « populaire » aux formes simplifiées et plus économique à construire fût créé en desespoir de cause en 1969 pour tenter de conquérir une nouvelle clientèle et de conserver en vie la firme. Le prototype ne fut même pas vendu, sauf lors de la liquidation de l’usine en 1970-71.

Texte et documents de Guillaume Herbaut

contactrccf@laposte.net

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